L'essor des grands magasins au siècle dernier à travers l'histoire d'une orpheline qui monte à Paris pour travailler chez son oncle marchand de draps.

Un ciné-concert composé et joué par Guigou Chenevier ( samplers, synthétiseur, claviers, mélodica, marimba, plaque amplifiée, percussions, objets sonores )

"Cette adaptation cinématographique éponyme du roman d'Emile Zola (1883) est un film exceptionnel tant sur le fond que sur la forme. Sa forme est incroyablement créative. Julien Duvivier a utilisé toutes les ressources techniques du cinéma encore balbutiant en 1930 : il a travaillé sur des effets de troubles visuels : pour renforcer le malaise des personnages. Ou sur des plans d'images superposées pour installer un climat de peur face à la destruction d'un monde qui disparait dans le nuage de poussière du grand chantier du modernisme et de la construction d'un « temple de la tentation » (dixit Zola). Sans jamais tomber dans une caricature expressionniste. Au contraire, le film est extrêmement moderne. Les scènes de foules, la profusion outrée des amoncellements de vêtements et de biens de consommation illustrent mieux que de longs discours la dénonciation jusqu'à l'écœurement de la toute nouvelle société de consommation et du pouvoir de l'argent-roi. C'est aussi, sur le fond, un film extrêmement actuel qui traite de la domination des hommes sur les femmes et de l'exploitation des femmes au travail. Bien avant #Me Too c'est une dénonciation cinglante du harcèlement sexuel et psychologique des femmes par les hommes. Denise, le personnage féminin central refuse les avances d'Octave Mouret, le grand patron d'Au Bonheur des Dames et elle se bat physiquement avec son chef de rayon qui tente d'abuser d'elle. Sa place dans cette société patriarcale impitoyable, elle la gagnera uniquement par sa force de caractère et par son refus obstiné de se plier à la loi du plus fort."
Guigou Chenevier